Lectures de vacances

Publié le par Laetitia

Pendant ma minable semaine de vacance,baignée d'une ondée certaine ou j'aurait presque( mais presque...seulement)regretté de ne pas être aller m'entasser avec les bandes de phoques graisseux qui peuplent la Côte d'Azur, j'avais emporté deux livres... Grand bien m'en a pris, tellement la pluie se foutait de ma gueule à longueur de journée.

J'avais choisi, un Amélie Nothomb dont le titre s'est échappé aussi vite que le livre s'est lu. C'est, notons, du Nothomb, sans surprise, avec  cette manie de confronter la laideur et la beauté (d'âme et de corps), sans surprise, lecture facile mais tellement prévisible, que ça devient chiant.

Et puis au hasard d'un carton de déménagement, je tombe sur "les chroniques de la haine ordinaire" de vous savez-qui !! Inutile de dire ou de redire,  que c'est du bonheur à l'état de grâce.

Une chronique qui m'a beaucoup amusée (parce que j'aime le vin), un extrait :


"...pour cette femme infiniment inhabituelle, je me sentais au bord de renier mes pantoufles. je dis qu'elle était infiniment inhabituelle. Par exemple, elle me parlait souvent en latin par réaction farouche contre le laisser-aller du langage de chez nous que l'anglomanie écorche à mort. Nos dialogues étaient fous :
- Quo vadis domine?
- Etoilla matelus?
En sa présence, il n'était pas rare que je gaudriole ainsi sans finesse, dans l'espoir fou d'abriter sous mon nez rouge l'émoi profond d'être avec elle...J'en étais fou, vous dis-je.
Ce 16 octobre donc, je l'emmenais déjeuner dans l'antre bordelais d'un trucculent saucier qui ne sert que six tables, au fond d'une impasse endormie du XV° où j'ai mes habitudes. je nous revois, dégustant  de moelleux bolets noirs en célébrant l'automne, romantique et graves, d'une gravité d'amants crépusculaires. Elle me regardait, pâle et sereine comme cette enfant scandinave penchée sur la tombe de Stravinski, par un froid  de Venise. J'étais au bord de dire des choses à l'eau de rose, quand le sommelier est arrivé. J'avais commandé un Figeac 71, mon Saint Emilion préféré. Introuvable. Sublime. Rouge et doré comme peu de couchers de soleil. Profond comme un La  mineur de contrebasse. Eclatant en orgasme au soleil. Plus long en bouche qu'un final de Verdi. Un vin si grand que Dieu existe à sa seule vue.
Elle a mis de l'eau dedans. Je ne l'ai plus jamais aimée."

Publié dans Una Storia...

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V
17 pages que je lis sans m'arreter... je m'arrête un peu pour le dire, mais yeux me piquent (le gauche surtout, le droit dort depuis un petit moment)...Dans tous les cas un réel plaisir que ton écriture... c'est rare quand je ris à 1 heure du mat.... quant à la chronique de la haine ordinaire... j'adore ce livre...
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L
<br /> un compliment qui me touche beaucoup, merci ..surtout que je suis dicrètement venue voir ton travail hier :) (en passant par chezmon ami Niko)<br /> <br /> De très belles compositions, et une sensibilité phtographique qui donne beaucoup de plaisir au regard qui s'y perd!<br /> <br /> <br />
R
Je vais passer pour un flanc culturel mais après tout, il en faut un, qui a écrit le second bouquin ? sinon, merci, ça me fait plaisir de savoir que je ne suis pas le seul à trouver ... plat... Amélie Nothomb. Je n'ai rien contre elle, elle peut écrire un livre par mois si elle veut, mais je n'en peux plus d'en entendre parler comme si c'était un nouveau génie de la littérature (allez, hop, je la met dans le même panier de la ménagère que Marrieussecq, peut être juste un cran au dessus mais pas plus)J'ai eu bon espoir en lisant "Stupeur et Tremblements". Et non, rien, ce qui pourrait être passionnant est chiant comme un récit distancié. Avoir du plaisir en littérature, c'est d'un vulgaire ma bonne dame. Préférez l'orgasme froid, c'est plus chic. C'est en tout cas le genre d'auteurs que les médias admirent et qui m'ennuie / m'irrite après deux lignes. Dans le genre Littérature de plage, il y a aussi Marc Lévy mais là je n'arrive pas à dépasser la deuxième page. J'ai pourtant fait deux essais "Si c'était vrai" et "les amis...". Rien à faire, ça me tombe des mains. Idem pour Jean Christophe Ruffin. Voilà voilà(Il y a un probleme avec ce putain de truc anti spam Je retourne à mes crevettes Chuss
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L
Desproges !mais j'adore Nothomb, mais elle est tombée dans le travers de la facilité. Marc Levy, même combat, même s'il écrit divinement bien les histoires d'aMUuuuuuuuurrrrrrrrrr !les crevettes, c'est bon avec du piment d'espolette!
F
Ah voilà une bien bonne idée de lecture (je parle aussi du deuxième livre!!)C'est dingue comme l'amour peut s'écroûler aussi vite qu'il est venu?
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L
était-ce réellement de l'amour, ou bien seulement une projection d'un délire idéaliste?
K
Là encore, la question se pose Nitouche, de qu’elle amour parle-t-on ? Lorsque je parle de cette impossibilité de le saisir, ce n’est pas au sens de l’attraper, mais d’en donner une description.
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L
pourquoi chercher à décrire avec des mots, plutôt que d'en ressentir les maux, être vivan à chaque instant si pénible soit il...
S
l'amour ne se saisit pas, il se donne;
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L
un grognon averti en vaut deux :)