FantaSme
lorsque j'ouvre le Robert, pour trouver la définition exacte du mot fantasme, je lis ceci : Production de l'imaginaire par laquelle le Moi cherche à échapper à l'emprise de la réalité.
Ayant atteint le modique age de treize ans, j'ai eu un fantasme réccurent.
le soir entre deux histoires virils de princes charmants, je m'endormais en pensant au scénario que je Lui destinais.
j'échaffaudais un plan macabre dans lequel j'arrivais à me procurer un beau flingue( en argent, sinon c'est pas classe...pas des balles pour loup-garou, ça n'a rien à voir!!). Je révais de tuer l'immonde terreur des pré pubères du collège, le prof de math.
Ce n'était pas n'importe quel prof de math cartésien, rigide et binoclar, non! Lui, c'était le démonte-pneu neuronal, le réducteur de tête, le cauchemar de nos misérables existences, en trois mots...l'enculé de service!
Les plus fragiles n'y résistaient pas, les plus durs en bavaient. J'en sais quelque chose : une punition par jour pendant un an. j'ai jamais baissé les yeux devant son attitude arrogante qui consistait à nous réduire à des moins que rien.
Donc le soir, je me laissait porter par les bras de Morphée en imaginant la scène...la classe se vide, il ne reste que nous...Il m'ignore et range ses affaires...je sors de ce qui me sert de sac(un magnifique sac US rafistolé de partout) une arme(genre, celle de Magnum, l'homme à la moustache affriolante!!)...Je lui fais face, il daigne lever les yeux et m'accorder son attention...je le met en joue...Ca fait quoi de tuer quelqu'un qu'on hait ?
Après l'étonnement, il reprend son sang-froid et tente de me dissuader. Mais je suis rompue à la torture psychologique et j'ai l'esprit complètement fermée par la haine qu'il m'inspire...Je lui ordonne de fermer sa gueule...Il me supplit de ne pas faire de bétise... J'ai enfin le pouvoir de lui rendre tout le mal qu'il a pu nous faire...Cette sensation d'inspirer la peur est enivrante...
Je m'endors, le sourire aux lèvres...sans jamais avoir appuyé sur la gachette...